Vivre dans un environnement changeant, vivre loin de la famille et des amis et les épreuves constantes en dehors de la zone de confort testent notre équilibre émotionnel.
Expatriation
En travaillant avec des expatriés, je vois le même schéma se répéter : des personnes armées de volonté et de désir pour ce qu'elles font, souvent dans une profession bien rémunérée, qui, à un moment donné de leur vie, se cassent et demandent de l'aide.
Environ une personne sur trois traverse une période aussi exigeante à un moment donné de sa vie et mon objectif est de les accompagner vers une vie plus sûre et plus heureuse.
Qui demande de l'aide ?
Les gens qui viennent me voir, se déplacent généralement de pays en pays pour une vie meilleure principalement professionnellement et financièrement mais souvent émotionnellement aussi.
Ce mouvement s'accompagne souvent de problèmes émotionnels tels que :
tensions familiales, séparation, relations extraconjugales
anxiété et dépression, phobies sociales
burn-out, perte d'emploi
addictions (alcool, drogues, jeux électroniques, etc.)
Ces problèmes commencent avec les changements intenses qui se produisent dans leur vie personnelle, sociale et professionnelle, et s'intensifient lorsque des problèmes non résolus du passé viennent s'ajouter à la liste déjà lourde des problèmes.
D'autres fois, ils viennent aider quelqu'un d'autre, par exemple leur adolescent, qu'ils sentent en perte de communication avec les autres, à l'école ou ailleurs.
Mon expérience à l'étranger
Les personnes qui viennent me voir sont généralement des personnes qui trouvent le courage de reconnaître qu'il y a un problème mais qui ont du mal à le résoudre par elles-mêmes.
Je vis à l'étranger avec ma famille depuis 2001. Je peux ainsi m'identifier aux personnes qui viennent me voir et ressentir la pression émotionnelle de l'expatriation à chaque tournant de leur vie
l'isolement social résultant de l'absence d'amis et de parents
des difficultés et de stress des études, de la pression des examens, de la cohabitation difficile
un métier exigeant qui mène parfois au burnout
l'adaptant à la nouvelle culture
la création d'une famille
des problèmes de santé, psychiques et physiques, des difficultés de grossesse ou d'accouchement
Expatriation et adolescents
L'expatriation peut être une expérience significative pour les adolescents, mais elle peut également être accompagnée de défis uniques. L'adaptation à un nouvel environnement, une nouvelle culture, une nouvelle langue et une nouvelle école peut susciter des émotions et des préoccupations chez les adolescents.
Selon des recherches modernes, 10 à 20 % des enfants et des adolescents souffrent d'une maladie mentale. Les maladies mentales chez les jeunes montrent une augmentation de 10 % depuis 2000 selon des recherches récentes [5] [6]. La mobilité constante et surtout les défis émotionnels importants qui y sont associés ont été identifiés comme des facteurs qui accélèrent les développements ci-dessus.
Les groupes d'art-thérapie aident beaucoup à faire face à l'isolement social!
Ce qui me manque de mon ancienne vie...,
M.K 17 ans, 2018
step1
Mon approche
Le premier objectif que je me fixe est d'accompagner les personnes dans une relation honnête où elles peuvent se sentir en sécurité et pas seules. Comprendre qu'il y en a d'autres qui vivent des situations identiques ou similaires leur donne force et soulagement.
step 2
Au fil des séances, la relation thérapeutique se renforce et les échanges et l'analyse de leur travail s'approfondissent. En conséquence, leur conscience de soi est améliorée et leur identité, souvent perdue est redéfinie.
Ce processus se traduit par l'amélioration progressive de leur confiance en soi, une condition importante pour leur intégration harmonieuse et efficace dans la nouvelle réalité sociale qu'ils vivent (famille, travail, études).
step 3
La créativité, la détente et la confiance créent un environnement où les gens comprennent mieux les nouveaux faits de leur vie.
Le pouvoir thérapeutique de la réflexion «en miroir», soit à travers leur travail soit à travers les commentaires et encouragements du thérapeute, les aide à retrouver leurs forces intérieures (leurs points forts et leurs talents) et à puiser de l'énergie pour redéfinir leur vie.
L'art-thérapie utilise tous les sens, tandis que les deux côtés du cerveau sont actifs.
Étude de cas
Eleni, 26 ans, a pris la décision de partir à l'étranger pour suivre son compagnon. Sans sa famille et ses amis, dans un pays dont elle ne connaissait pas la langue, elle a commencé à vivre longtemps isolée. Cette situation l'a rapidement conduite à la dépression.
Lorsqu'elle est arrivée au groupe d'art-thérapie, Eleni n'avait aucun intérêt ni motivation pour faire quoi que ce soit, et elle pouvait à peine sortir de chez elle. Elle a commencé le groupe avec l'excuse de ses études liées à l'art. Au début, elle était calme et très renfermée, écoutant attentivement les autres et participant peu aux discussions même si le groupe était très petit. Mais elle peignait avec une grande concentration et appréciait beaucoup le processus créatif.
Petit à petit, Eleni a commencé à faire confiance au groupe et à nous faire part de ses difficultés dans cette nouvelle vie. Sa confiance en elle était très faible et elle manquait d'identité. Suis-je digne de faire quelque chose ici ? Est-ce-que je peux; Elle se demandait... Mais elle ne se sentait plus seule et comprenait qu'il y avait plusieurs personnes dans la même situation. Cela lui a donné la force et le courage de continuer, alors qu'elle commençait à faire ses premières ouvertures sociales, en principe avec des personnes de son propre entourage.
La créativité, l'élément le plus intéressant de l'art-thérapie, l'a aidée chaque semaine à déployer son âme et son talent, à améliorer sa confiance en soi et à mieux comprendre qui elle est et ce qu'elle veut dans la vie.
Lorsque la dépression a commencé à s'atténuer, Eleni s'est rendu compte qu'elle voulait enfin chercher du travail dans le domaine de ses études. Elle s'est rendu compte que sa décision de déménager dans un nouveau pays n'était pas seulement pour suivre son partenaire, mais aussi pour échapper à sa situation familiale et professionnelle antérieure.
Libérée des émotions et des situations refoulées après un an d'art-thérapie, Eleni a commencé à pratiquer sur le terrain de ses études et a déployé ses ailes pour voler...
Lecture complémentaire
Kieling, Baker-Henningham, Belfer, Conti (2011), Child and adolescent mental health worldwide: evidence for action, The Lancet
Meltzer, Gatward, Goodman, Ford (2003), The Mental Health of Children and Adolescents in Great Britain, International Review of Psychiatry
Mok, Webb, Appleby, Pedersen (2016), Full spectrum of mental disorders linked with childhood residential mobility, Journal of PsychIatric Research
Morris , Manley, Northstone, Sabel (2017), How do moving and other major life events impact mental health? A longitudinal analysis of UK children , Health and Place
Oishi, Schimmack (2010), Residential mobility, well-being, and mortality, Journal of Personality and Social Psychology
Stubblefield (1955) Children's emotional problems aggravated by family moves, American Journal of Orthopsychiatry
Susukida, Mojtabai, Murcia, Mendelson (2015), Residential mobility and risk of major depressive episode among adolescents in the National Survey on drug use and health, Public Health
Tunstall, Cabieses, Shaw (2012), The characteristics of mobile families with young children in England and the impact of their moves on neighbourhood inequalities in maternal and child health, Health and Place