Tout le monde porte en lui une histoire sur la façon dont il a découvert et choisi son métier. Mon propre parcours me semble intéressant, car je n’ai pas grandi en rêvant de devenir art-thérapeute. En fait, je n’en avais même jamais entendu parler!
J’ai toujours été très attirée par la psychologie, surtout après la puberté, non seulement à l’école mais aussi en lisant des livres sur la connaissance de soi. Ma grande passion a toujours été la peinture, un moyen d’expression et d’apaisement pour moi. Je me revois encore, passant des heures enfermée dans ma chambre, inventant des histoires entières avec des personnages, des maisons, des arbres et des animaux que je façonnais librement du début à la fin.
Je ne savais pas alors que la psychologie et la peinture pouvaient se combiner pour former un métier qui, en plus de me procurer une immense satisfaction, pouvait aussi me permettre d’en vivre.
Alors, quand on me demandait, vers 16 ou 17 ans, ce que je voulais faire plus tard, la vérité, c’est que j’étais très confuse et que je n’avais pas de réponse claire en tête. J’ai choisi des études d’éducatrice spécialisée auprès d’enfants en difficulté, me laissant guider par mes notes et mon instinct.
Le moment où j’ai réellement compris ce que je voulais faire, et où j’ai pu répondre avec confiance à la question « Que veux-tu faire plus tard ? », est arrivé un peu plus tard. C’était lors d’un voyage à La Canée, en Crète, en l’an 2000.
Là, dans un café, mon ami Iosif m’a raconté avec enthousiasme que sa cousine, qui travaillait à Londres, venait de rentrer de vacances. Il a commencé à me décrire son métier en expliquant qu’elle était art-thérapeute et qu’elle travaillait avec des enfants ayant divers problèmes de comportement.
Et c’est à ce moment-là que tout a fait tilt, comme si le temps s’était arrêté. J’ai immédiatement commencé à poser des questions à Iosif pour comprendre exactement quel était son rôle. Plus il me donnait d’informations, plus je réalisais qu’il existait un métier qui semblait fait pour moi.
À partir de ce moment, j’ai cherché tout ce que je pouvais trouver sur l’art-thérapie, que ce soit sur Internet ou dans les librairies. Je voulais savoir si je pouvais l’étudier en Grèce ou si je devais partir à l’étranger. J’ai acheté mon tout premier livre sur l’art-thérapie, Θεραπεία μέσω τέχνης, le seul disponible en grec à l’époque (2001), et j’ai commencé à explorer les options d’études en Grande-Bretagne. Trois universités proposaient des diplômes et des masters en art-thérapie.
Pour des raisons pratiques, financières et affectives, j’ai décidé de postuler à l’Université Queen Margaret d’Édimbourg, en Écosse. Mon anxiété était immense : je ne parlais pas bien anglais, je n’avais pas le diplôme requis, et le dossier de peintures et de dessins demandé était tout simplement inexistant, car je n’avais aucune expérience artistique professionnelle.
Malgré tout, j’ai tenté ma chance et j’ai été acceptée ! Tout l’été avant le début des cours, j’ai dessiné sans relâche pour constituer le portfolio exigé. La bourse que j’avais obtenue grâce à mes excellentes notes à l’université m’a permis de suivre des cours d’anglais privés et intensifs.
J’ai passé les examens pour obtenir mon diplôme d’anglais, réussi un entretien oral pour m’assurer que je remplissais les conditions d’entrée au master, et j’ai finalement pris mon envol pour l’Écosse… sans avoir la moindre idée des défis qui m’attendaient, ni de l’ampleur de cette décision qui allait changer toute ma vie !